1) C'est une discipline dont le but est d'étudier la formation et la constitution des sciences comme telles ainsi que leur évolution. (1.5/20)
2) L'axe synchronique représente l'ensemble des simultanéités par rapport à l'axe diachronique 'seul fléché d'un côté) qui représente celui des successivités. La fonction de cet axe synchronique est double : d'une part celle-ci permet à l'éthnologue de rendre compte des traits culturels et de leurs intéractions. D'autre part, le fait qu'il coulisse, dans le schéma de F. de Saussure, sur l'axe diachronique, permet alors d'étudier dans le temps la continuité ou la discontinuité de ces traits culturels et de leurs intéractions, et d'expliquer alors leurs évolutions. (2/20)
3) Hérodote, en s'intéressant aux "Barbares" dans une Grèce ancienne qui ne s'intéresse qu'à elle même, ouvre un champ d'intérêt en rupture avec les péroccupations de ses contemporains. (1/20)
4) Lors de la Controverse de Vallodolid, l'église doit décider du statut à donner aux "sauvages" des Amériques. Pour Sépulvéda qui se réfère à Aristote, les Indiens apartiennent à des peuples relevant de la "servitude" naturelle" qu'il convient de traiter comme tels. Pour Don Fray Bartholomé de Las Casas, c'est au nom d'un humanisme religieux qu'il convient de les baptiser pour en faire des fils de Dieu égaux aux Espagnols. L'église tranchera en faveur des thèses de ce dernier et l'homme noir viendra occuper alors, par l'esclavage, le rôle économique de l'indien. (2/20)
5) Selon M. Duchet, l' "humanisme militant des Lumières ne vise en rien la destruction du système colonial, mais seulement à réformer les abus de ce dernier : il dénonce ce qui, dans ce système prolonge le système féodal et défend des réformes propres à assurer l'équilibre de ce système dans le cadre d'une économie marchande. Il en appelle en fait beaucoup plus au "bon sens" des colons qu'à la conscience des peuples opprimés. (2/20)
6) A travers le mythe du "bon sauvage", ce sont en fait les occidentaux qui s'interrogent sur eux mêmes à partir de l'alibi réflexif qu'est le sauvage. Ces derniers ne sont jamais étudiés et compris pour ce qu'ils sont, mais manipulés dans un débat qui ne les concerne pas : l'importance de la religion, de l'éducation, du politique, sont les sujets qui interrogent l'Occident à cette période relativement à lui même, et ces "sauvages" deviennent un argument employé de manière contradictoire, dans ce débat qui concerne moins la condition du sauvage que le statut du civilisé. (2/20)
7) Suite aux premières découvertes de l'archéologie en Europe au 19ème siècle, l'outillage "rudimentaire" des primitifs (comme ancêtres de l'Occident) trouvé évoque des similitudes avec celui des sauvages. Il n'en faut pas plus pour que, dans la conception évolutionniste de l'histoire de l'époque, l'articulation sauvage/primitif prenne place et sens. Ainsi, assigné à une place dans une histoire qui ne le concerne pas, le sauvage n'est jamais étudié dans sa propre histoire. (2/20)
8) La Révolution Française met le peuple au centre de la question politique et institutionnelle. Or, il manque une discipline permettant de rendre compte de ce qu'il est (sa composition) et de ce à quoi il aspire : une science du social - la sociologie - reste donc à inventer pour combler ce manque. (1.5/20)
9) La collecte extensive pratiquée dans le cadre des "surveys" menées par Powell et le BAE correspondait à une nécessité de connaissance immédiate (s'appuyant sur des enquêteurs non professionnels mais encadrés par les recommandations de la Smithomian Institution) motivée par la conquête de l'ouest américain. Il s'agissait alors de repérer et de focaliser plus que d'analyser en profondeur les différentes cultures indiennes existantes afin que les informations recueillies permettent au Bureau des Affaires Indiennes de les "gérer". Cette éthnologie est alors extensive, immédiate, sans approfondissement, car il s'agissait plus de baliser rapidement la question des cultures indiennes que de s'attacher à une connaissance et une compréhension en profondeur de ces dernières. (2/20)
10) Avant l'intervention de F. Boas, le musée de l'homme est à la fois, un moyen de recherche scientifique, un moyen d'édification de la conscience nationale populaire et un foyer de vulgarisation en histoire naturelle et culturelle. Cependant, très rapidement sa fonction de divertissement l'emporte sur la recherche. (2/20)
11) A la période précédente succède celle de la nécessité de s'approprier des cultures indiennes : elle coïncide avec F. Boas qui critique les travaux antérieurs ("classer n'est pas expliquer" et dont la viser spécifiquement anthropologique est affirmée et motivée de plus par l'urgence (face à la disparition progressive de ces cultures). Il s'agit alors, avec le "fieldwork" (travail de terrain) intensif pratiqué par des professionnels (étudiants/chercheurs formés dans les départements d'anthropologie récemment mis en place dans les universités), d'approfondir les connaissances précédentes lors d'enquêtes de longue durée étudiant l'ensemble des traits culturels de chaque culture comprise dans sa relativité propre, avant sa disparition prochaine et définitive. (2/20)
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