dimanche 4 novembre 2012

L'attention : Psychologie cognitive (Lavergne)

Comment définir l’attention ?
  • Sélection d’information
  • Concentration mentale
  •  Accès conscient au contenu de notre mémoire
  • Le rôle fondamental de l’attention est de protéger un système à capacités limitées d’une surcharge d’information.
L’attention nous permettrait alors de faire le tri dans les infos qui entre dans le système, de discriminer les infos utiles de celles inutile pour l’activité en cours.
Analyse perceptive -> Mémoire sensorielle -> MCT -> MLT ( : Modèle d’Atkinson et Shiffrin ; 1968).

o   « Change blindness » (Rensink, O’Regan, et Clark, 1996)
o   “Inattentional blindness” (Mack et Rock, 1998)

Attention: “questions”
1)      Sélectivité ? -> Comment et quand s’opère la sélection attentionnelle ?
2)      Orientation ? -> Comment déplace-t-on son attention ? Quels mécanismes ?
3)      Cout/Ressources ? -> Quelles sont les limites des ressources attentionnelles ?
Sélectivité : attention focalisée contre attention partagée
·         Quelle sélection effectue-t-on sur les infos de notre environnement ?
·         Qu’est ce qui est sélectionné ?
Attention : focalisée (traiter un seul input) ou partagée (traiter tous les inputs)
·         Sélectionner un petit nombre d’infos : activité des plus primordiales du fonctionnement de notre système cognitif.
·         Cherry (1953), l’effet « cocktail party » : comment dans une soirée où des conversations ont lieu un peu partout, l’individu est-il capable de se focaliser uniquement sur celle dans laquelle il est impliqué ?
Opération de sélection ->  processus de tri entre les infos « cibles » contre les infos non pertinentes « distracteurs ».

  >>> La notion de filtre attentionnel est souvent utilisée pour décrire.

Paradigme d’écoute dichotique : Moray (1959)
·         Tache : focus sur une oreille et répéter les mots « Shadowing »
·         Résultat : reconnait les mots de l’oreille droite seulement.
·         Taux de détection et mémorisation quasi nulle des infos présentés en OI.
·         Les infos parvenant en Oreille Inattentive (OI)  ne seraient pas traitées.
·         L’attention agirait comme un filtre sélectif.

La théorie du filtre sélectif (Broadhart, 1958) :
·         Attention : filtre qui serait « accordé » de manière à ne laisser passer un seul type d’info, correspondant à la catégorie d’info attendue.
·         Canal unique à capacité limité ne traitant de façon séquentielle qu’un petit nombre d’infos.
·         Caractéristiques physiques des stimuli détermineraient le choix de l’info à traiter.
Mémoire sensorielle -> Filtre sélectif -> MCT
1)      2 stimuli présentés en même temps stockés.
2)      1 des stimuli passe à travers le filtre attentionnel.
3)      Les autres sont maintenus en mémoire sensorielle.
o   Si ensuite ces stimuli passent dans le canal, ils seront reconnus.
o   Sinon ils sont perdus.

Principales hypothèses :
1)      L’individu ne peut reconnaitre qu’à partir d’un seul canal.
2)      Attention : filtre qui permet d’éviter une surcharge d’infos dans le canal.
3)      Sélection a lieu devant la reconnaissance : sélection précoce s’effectuant sur la base des caractéristiques physiques.
4)      Fonctionnement en « tout ou rien » : toute info qui ne passe pas par le filtre est perdue et donc n’est pas reconnue.

Underwood (1974) : Paradigme d’écoute dichotique : 67% après entrainement (8% pour les « naifs ») arrivent à reconnaitre le chiffre parmi les mots.

La théorie de l’atténuation (Treisman, 1964) :
·         Mémoire sensorielle -> Atténuation -> MCT
·         Message dans le canal non focalisé est seulement atténué, toutes les infos sont analysées lors des tous premiers traitements.
·         Capacité limitée donc on traite surtout une oreille, mais on peut traiter l’autre.

Paradigme d’écoute dichotique (Lewis, 1970) :
·         Colle -> OD-OG <- Glue
·         Résultat : Taux de reconnaissance augmente sur les mots où était présenté un mot sémantiquement relié sur l’oreille inattentive.
·         Conclusion : les mots de l’OI sémantiquement proches des mots de l’OA sont reconnus.

Effets d’interférence des distracteurs  (Treisman, 1960) :
·         « j’ai vu la fille d’oiseau était » -> OD-OG <- « Moi cette maison sautant dans la rue… »
·         Le sujet reconnait : « j’ai vu la fille sautant… »
·         Résultat : changement d’oreille focalisée lorsque le message est cohérent sémantiquement avec OA.

Biais contextuel (Mckay, 1973) :
·         La jeune fille s’achète une glace -> OD-OG <- Miroir (ou chocolat)
·         Tâche : reconnaissance de phrases
·         Résultat : tendance à reconnaitre des phrases non entendues mais dont la signification correspondait à celle présentée dans OI.
·         Interprétation : Les distracteurs ne sont non seulement pas bloqués à un niveau sensoriel mais peuvent être analysés à un niveau sémantique. La sélection semble en plus tardive.

La théorie de la sélection tardive (Deutsch et D, 1963) :
·         Mémoire sensorielle -> MCT
·         Sélection opérait au moment où l’info entre en MCT.

Conclusion :
·         Théories qui tentent de rendre compte qu’il est impossible de faire attention à tous les stimuli de l’environnement.
·         Objectif : réduire le cout cognitif associé à une tache.
·         3 types de théories : à quel moment ?
·         Comment agit l’attention ? Mécanismes ?

Comment fonctionne l’attention ?
·         Attention : traitement privilégié des infos cible ? -> Activation.
·         Attention : traitement déformé des infos distractrices ? -> Inhibition.

Paradigme de Posner (1980) : indiçage spatial
Orientation Visuo spatiale de l’attention
Mécanismes de préparation attentionnelle relatifs à la localisation des infos cibles.
Mise en jeu de mécanismes d’activation et inhibition.
VI : condition (valide ?)
Bénéfice / Cout attentionnel
Attention engagée -> différence de temps de réaction.
Désengagement de l’attention.
·         L’indice permet une proportion attentionnelle : orientation de l’attention : activation de la région spatiale indicée, Traitement privilégié, rehaussement perceptif, Engagement de l’attention
·         Si la cible apparait à la position de l’indice (valide) : TR plus rapide que si pas d’orientation préalable ; bénéfice attentionnel dû à l’engagement préalable.
·         Si la cible apparait à la position opposée (non valide) : TR plus lent que si orientation préalable ; « cout attentionnel » du à l’engagement préalable de l’attention du mauvais côté ; nécessité de désengager (inhibition) de la mauvaise position et de réengager (activation) à la bonne position.
Attention exogène : involontaire. Contraire : attention endogène (volontaire).

Manipulation du type d’indice :
- Indice « périphérique » : attire l’attention de façon BU, mise en place très rapide, orientation exogène de l’attention.
- Indice « central » : attire l’attention de façon TD, mise en place plus lente, orientation endogène de l’attention.
- 2 types : 2 types d’orientation attentionnelle.

Conclusion :
·         2 mécanismes pour orienter l’attention : Activation (engagement) et Inhibition (désengagement)
·         Notion de bénéfice et cout
·         2 types d’orientation

Hypothèse : L’attention audio spatiale a les mêmes caractéristiques que l’attention visuo spatiale.
Spécification des variables :
VI1 : condition valide vs Non valide/auditive
VI2 : modalité testée : visuelle vs neutre
VD : temps de réaction de la cible en ms
Facteurs à maintenir constants :
Temps de présentation de la cible
Nature orientation
Résultats attendus :
En visuel et en auditif : bénéfice attention en valide
TR (non valide) – TR (neutre) > 0
Effet attentionnel (B+C) : 135 ms, 100 ms

Conclusion : 
On observe les mêmes effets en auditif et en visuel.
Un cout attentionnel en non valide.
Un bénéfice en valide. 
Même s’ils sont sensiblement différents, les effets sont à peu près du même ordre de grandeur.
On peut donc conclure que les mécanismes d’engagement et de désengagement attentionnels décrit par Posner pour l’attention visuo spatiale sont généralisables à l’attention audio spatiale. 

Paradigme de Posner (1980) : indiçage spatial 
Particularité de l’orientation exogène : que se passe t-il avec le temps ?
Les effets s’inversent !
TR plus rapide en NV que si pas d’orientation préalable.
TR plus lent en V que si pas d’orientation préalable.
C’est l’inhibition de retour.

Paradigme d’amorçage négatif de Treper (1985) :
Les mécanismes d’activation et d’inhibition sont ils spécifiques du lieu où se porte l’attention ?
Ces mécanismes concernent ils également le contenu de l’attention ?
Principe : présentation simultanée de 2 infos (lettres) localisées au même endroit.
Info cible devant être identifiée : lettre rouge.
Info distracteur : lettre verte.

2 conditions :
1)      Condition reliée (50% des essais) : la cible de l’essai N + 1 correspond au distracteur de l’essai N.
2)      Condition non reliée (50% des essais) : pas de relation entre l’info cible et le distracteur.
Tache : Identifier le plus rapidement possible la cible.

Résultats :
Temps d’identification plus long lorsque la lettre cible (en rouge) d’identifier était distracteur (en vert) dans l’essai précédent, et devait donc être ignorée.
Traitement des distracteurs n’est pas juste non facilité.
Un processus d’inhibition opère sur ces infos.
Ce processus d’inhibition agit donc sur le contenu de l’info sélectionnée.

Attention : propriétés
1)      Sélectivité : capacité à se focaliser certaines caractéristiques de l’environnement ou certaines de nos pensées.
2)      L’attention est divisée / partagée : capacité à maintenir notre attention sur plusieurs infos ou activités simultanément.
3)      L’attention est déplaçable. Habileté à déplacer notre attention d’une info vers une autre.
4)      L’attention est illimitée : nos dispersions d’une quantité max des ressources attentionnelles.
5)      L’attention peut être mise en jeu de façon passive ou active.
Passif : contrôle les données de l’environnement, d’une façon ascendante (exo).
Actif : contrôle d’une façon descendante par les buts buts et attentes de l’individu (endo).

Théories des ressources attentionnelles :
Attention sélective : filtre
La limitation et donc la sélection : caractéristique structurale du système de traitement (notion de canal).

Théorie dites des ressources attentionnelles : ressources mentales limitées en quantité.
L’attention est donc envisagée comme un réservoir de ressources de capacité limitée.
La quantité de ressources allouées à une tache déterminerait la quantité et la profondeur de traitements cognitifs effectués.
Plus la quantité de ressources est importante, meilleurs sont les traitements réalisés.
Ressources attentionnelles peuvent être allouées à : une seule tache ; plusieurs taches (partage).
En situation focalisée, l’ensemble des ressources est allouée aux infos cibles et aucune aux distracteurs.
En situation partagée, cet ensemble est allouée à l’ensemble des infos mais doivent être partagées ce qui empeche une baisse des performances sur les infos cibles mais un meilleur traitement des distracteurs.
Allocation des ressources attentionnels : Attention partagée ou attention focalisée.
Dans les théories des ressources attentionnelles, la limitation est donc une caractéristique fonctionnelle du réservoir de ressources.

Le paradigme le plus connu pour mesurer l’attention allouée à une tache ou la répartition des ressources sur différentes activités (Posner et Bois, 1971)
Principe : réalisation de deux taches simultanément
Tache A : tache principale
Tache B : tache secondaire
Procédures deux étapes :
Etape 1 : réalisation des taches isolément
Etape 2 : réalisation des taches simultanément
Double tache (Posner et Bois 1971)
Tache principal : discrimination de deux lettres (identiques ou pas)
Tache secondaire : détection d’un son
VD : TR (ms)

3 conditions expérimentales :
1)      Réalisation de la tache principale seule
2)      Réalisation de la tache secondaire seule
3)      Réalisation simultanée des deux taches
Résultats : augmentation des temps de réaction à la tache se quand les deux taches sont réalisées simultanément.
Cette dimunition des performances à la temps secondaire :
Est révélatrice d’un réservoir de ressources à capacité limitée.
Reflète la quantité de ressources nécessaires à la réalisation de la tache principale.
La tache secondaire ne bénéficie que du surplus de ressources non utilisées pour la réalisation de la tache principale.

Modèle de la distribution de ressources attentionnelles (Kahneman, 1973)
Principales hypothèses :
L’individu possède un réservoir de ressources attentionnelles limitées mais flexible.
Un processus cognitif a besoin pour fonctionner : d’info en entrée ; d’un apport énergétique : « effort attentionnel ».
L’effort attentionnel correspond à la quantité de ressources attentionnelles allouées à un traitement.
Il module l’efficacité des traitements et détermine la qualité du produit en sortie (performances). On a toujours en entrée les infos perceptives et l'attention vue comme un effort énergétique sur la tache en question. Il s'agit de moduler l'efficacité du traitement.  

Ressources attentionnelles disponibles : en fonction du sujet (degré d'éveil, expertise, tache demandée, motivation du sujet...).

Distribution attentionnelle : mécanisme de gestion qui décide de l'assignation des ressources attentionnelles.

Facteurs qui influencent la quantité de ressources attribuées :

- La différence des taches
- La ressource ou la proximité des taches. Ex : (pas de problème) lire un texte / taper du pied. 

-> Modèle de ressources multiples de Wickens (84)

Principe : informations qui transitent par des canaux différents possèdent leurs propres ressources.    
  * Diminution des performances de 2 taches réalisées simultanément dépend du degré de similarité des taches.
  * Niveau performance sur chaque tache est fonction du nombre de canaux partagés.

- Le niveau d'expertise à l'une des deux taches.
+ - on est expert à une tache, plius celle ci peut être exécutée en parallèle à une autre tache.
Notion d'automaticité des traitements
Modèle -> prise en compte de plus de facteurs que les autres modèles.  

TP sur l'effet Stroop  (lire couleur des mots présentés, 5 planches différentes, chrono + nombre erreurs)

- Dénomination de couleurs
- Lecture : interfère avec dénomination / processus automatique

Test : évaluer le niveau de lecture

Processus automatique contre processus contrôlé
Processus automatique :
  • Opère très rapidement
  • Fonctionne en parellèle
  • Consomme peu voire pas de ressources attentionnelles
  • Difficilement stoppable
  • Peut être exécuté simultanément avec un processus controlé   
Processus contrôlé : (le contraire)
      
     

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