dimanche 9 mars 2014

Fonctionnement cognitif (Lacaste)



Chapitre 1 : INTRODUCTION -  Les activités mentales

Bibliographie : P. Lemaire, R.J. Sternberg, J-F. Richard, C. Tijus, G. Politzer, S. Chemlal & F. Cordier.
               1. Définition
Branche récente de la psychologie qui s’attache à bâtir des modèles descriptifs et explicatifs sur les processus cognitifs par lesquels les sujets acquièrent des informations sur lui-même et son environnement et les assimilent pour réguler son comportement (= adaptation). Ce modèle est formulé à partir d’éléments inobservables.
Sémiologie des fonctions cognitives :
-        Fonctions instrumentales : mémoire, langage, efficience intellectuelle.
-        Fonctions exécutives : action, planification, anticipation, raisonnement, résolution de problèmes, inhibition des activités routinières, prise de décision.
L’activité mentale (Richard, 1998) : est un ensemble d’opération de traitement de l’information qui élabore des représentations à partir de l’information sensorielle et qui effectue des transformations sur ces représentations pour utiliser dans la mise en place de comportements manifestes.
=> Vers un but à atteindre.

Système cognitif humain :
                              Perception                                                      Action

          Stimulus                       Traitement de l’information                    Réponse                         But
(Activité sensorielle)                    (Activité mentale)                        (activité motrice)
                                                           Compréhension
                                                           Raisonnement                                                Apprentissage
                                                           Contrôle


                                                                          Comportement (manifeste ou latent)
Le système cognitif est actif et interprétatif.
Affordance = l’individu est constamment lié à son environnement, potentiel d’action tiré de l’environnement qui nous pousse à agir en fonction des stimulations.

               2. Rappels historiques  
Courants :
-        Structuralisme : Wilhelm Wundt, Edward Titchener  => introspection
-        Fonctionnalisme : William James => Pragmatisme
-        Behaviorisme : Watson,  Skinner, Hull, Tolman => Comportement observable, apprentissage conditionnel, motivation, démarche hypothético déductive.
-        Gestalt Théorie : => psychologie de la forme
o      Ecole de Graz (Autriche)
Ehrenfelt, Meinong, Benussi
o      Ecole de Berlin (Allemagne)
Wertheimer, Koffka, Khôler.
Chaleur (S) --- - > boire (R)
Chaleur (S ) ----- > soif (O) ----- > Quantité d’eau bue (R)
Stimuli -------- > Sensation ------- > Gestalt
(sons)                   (tons)                     (mélodie)
Après la 2nde Guerre Mondiale => Révolution scientifique transdisciplinaire
è    Développement des neurosciences : G.A Miller, D. Broadbent
è    Développement technologiques : Alan Turing (1936), Neuman (1948), Norbert Werner et cybernétique (1947), Claude Shannon et théorie de l’information (1949).

·       Mouvement cognitiviste : comportement piloté par un système qui traite l’information.
àprise en compte de l’organisation cérébrale pour étudier le comportement humain.
à simulation informatique = moyen de formaliser et d’étudier le système humain et rendre opérationnelle l’étude des opérations dites de haut niveau.
Buts

 Gestion de contrôle
Entrée                                                                                                                                                                           Sortie
                    Perception              Représentation                 calculs               Décisions            Exécution       
                    (encodage)

                                                                                   MLT = connaissances
                                                                          Boucle de rétroaction

·       Mouvement connexionniste : théorie cognitiviste à modèle informatique ou modèle de réseaux de neurones inspiré de l’organisation des cellules du cerveau.
ð     Traitement de données réalisé par un réseau de micro-unités qui traitent en parallèle et simultanément.
3. Caractéristiques des activités mentales
- Construisent des représentations
- Opèrent et transforment les réponses.
- Prédominance dirigés vers les connaissances et buts différents. Activités perceptives (extra et intégration).
- Traitement non modulaire ( ne dépend pas d’un système particulier)
- Haute sensibilités au contexte ( perceptif/sémantique, situation/tâche).
- Caractère conscient en début d’apprentissage et automatisation.

                                            Connaissances                                               Situation

                                                                             Activité cognitive
              
                                                                    Activité comportementale

               4. Démarche expérimentale en psychologie cognitive.
-        Démarche inductive = formulation d’hypothèses
-        Démarche déductive = dérivation de prédiction
ð     Méthode hypothético-déductive  systématique après observation d’hypothèse permettant de déduire des théories à soumettre à la vérification.
Stimuli + contexte                                                                                     Réponses comportementales
VI                                                                                                                                                VD

                                                           Activité mentales 
Méthodes :
-        Observations comportementales (en laboratoire) : performance cognitive, temps de réponse, stratégie (verbalisation…), oculomotricité, mesure physiologique, questionnaire, EEG, IRMf.
-        Simulation par ordinateurs.

Chapitre 2 : Les activités de compréhension

C’est comprendre c’est une construction de signification, de sens. C’est aussi l’intégration correcte d’une connaissance aux connaissances préexistantes.
4 grands processus de construction des représentations :
-        Construction par particularisation d’un schéma
-        Construction d’une structure conceptuelle
-        Construction d’un modèle particularisé de situation
-        Construction par analogie avec une situation connue
Comprendre c’est construire une représentation compatible avec les données de la situation et les connaissances en mémoire.
On veut comprendre un récit (narration de faits réels ou imaginaires), d’une consigne orale ou écrite (réaliser une tâche),  d’un énonce (résoudre un problème), d’une situation.
Pour comprendre, il faut un modèle mentale, c'est-à-dire une représentation interne de données externes.

1. Les représentations cognitives

                              a) Définition

Une représentation cognitive est un produit de l’esprit (modèles intériorisés) qui recrée en lui une « image complexe » de son environnement (objet, situation, évènement) afin de mieux penser et agir sur celui-ci. C’est un instrument de régulation et de planification des conduites.
Le Ny en 1985 :
-        Les représentations types ou états mentaux :
o      Représentation sémantique (durable) en Mémoire à Long Terme.
o      Fournissent une BD pour l’interprétation des nouvelles informations
-        Les représentations occurrentes ou évènement mentaux :
o      Représentation circonstancielles et transitoires
o      Elaborées à des fins spécifiques dans un contexte particulier
o      Mémoire de travail (MT) = régions frontales, aire décisionnelles)

b) Caractéristiques des représentations

-        Constructions circonstancielles
-        Particularisées aux éléments du contexte
-        Occasionnelles et précaires
-        Changement de contexte = changement de représentation

                  c) construction de la représentation

La représentation se construit à partir de stimulations et de connaissances, mais surtout à partir d’inférences et de contexte.
o      Connaissances qui participent à la construction

-        Connaissances générales
-        Théorie naïves (ex : père noel)
-        Schémas (ex : trajet habituel)
-        Connaissances sur les propriétés d’objet
-        Connaissance sur les transformations d’objets (action possibles)

o      Traitements qui participent à la construction

-        Inférence
-        Recherche d’analogie
-        Attribution d’intention et de causalité
-        Application des règles pragmatiques
-        Instanciation des schémas et spécification sur les catégories
-        Opération visant la cohérence et la complétude de la représentation
-        Contrôle de la représentation

ð     Si une représentation est le produit de l’esprit, une construction mentale, alors qu’est-ce qu’un objet ?
Objet =>
-         toutes entités physiques manipulables.
-         Ensemble des propriétés accessibles par des capteurs /descripteurs (propriété de surface, structurale, procédurale, comportementale, personnalités).
-         Toutes ces propriétés entretiennent des relations et sont organisées en MLT => catégorie sémantique.
Catégorie sémantique :
ð      structure cognitive qui regroupe les objets selon leurs propriétés. Elle n’existe pas réellement car elle n’est pas physique (ex : catégorie de forme/couleur…).

è    Catégorie sémantique = connaissances lexicalisée par des mots :
o      Label : étiquette (ex : chat)
o      Intension : propriété qui définissent les catégories (ex : poils, moustache…)
o      Extension : objets qui peuvent être affectés à cette catégorie (ex : siamois…)
è    5 types de relations entre les catégories :
o      Exclusion : ex= pomme/chat
o      Inclusion : ex = Animal/chat
o      Dépendance : ex= Chat => animal mais on ne peut pas dire l’inverse animal => chat
o      Indépendance : ex = champion/poisson
o      Proximité sémantique : ex = Chien / chat ; faible prox : chat/dinosaure (animal) ; + faible prox : chat /chaussure (objet).
Concept => unité élémentaire du traitement cognitif grâce auquel des représentations abstraites d’objets (catégories) sont regroupées selon leurs points communs, permettant de saisir les relations qui existent entre elles et d’organiser les connaissances en une structure conceptuelle. 

d) Les systèmes de représentations cognitives

                                            1) Représentations en réseaux sémantiques

Pour comprendre le langage, il faut savoir ce que recouvrent chaque mort et chaque concept (propriétés) qui définissent les objets et les concepts.
1.Modèles de Collins et Quillian (1969)
Nœuds = concepts      Arc = relation (est une sorte de)
                                                           Animal                 A de la peau
                                                                                         Se déplace
                                                                                         Mange
                                            75ms                                   Respire

                              Oiseau      A des ailes                                                                  Poisson     A des nageoires
                                               
Peut voler                                                                                       Peut nager
                                                A des plumes                                                                                 A des écailles
        75ms

Canari         Peut chanter                               …..                        Requin       Peut mordre                                ….
                     Est jaune                                                                                        Est dangereux

Le modèle repose sur une hypothèse d’économie cognitive. Les propriétés qui s’appliquent au concept sont stockées au plus haut niveau, elles sont généralement applicables.
Deux types de relations sont favorisés :
-        Les relations d’inclusions ou d’emboîtements (est une sorte de)
-        Les relations établissant les propriétés
Le modèle prédit : 2 concepts proches dans l’organisation hiérarchique devraient être activé  plus rapidement que 2 concepts éloignés
Effet de co-occurrence : Les 2 variables niveau hiérarchique et fréquence de co-occurrence sont confondues, il faut les séparer.
·      Effet de typicalité (Rosch, 1975) :
Le temps de représentation des sujets reflètent le temps de jugement de la typicalité. Ce qui signifie que plus le temps de représentation n’est plus rapide pour les items les plus typiques (prototypes) et que par conséquent, les catégories ont une structure interne.
·      Jugement de la ressemblance (Smith et al., 1973) :
Si il y a plus de propriétés en commun, alors plus ils se ressemblent. Le temps de représentation reflète le temps de comparaison de la ressemblance sémantique entre deux concepts.
·      Les limites du modèle de Collins & Quillian :
C’est une vision très épurée, les concepts sont définis par une liste de traits. C’est pratique pour les concepts scientifiques comme la taxonomie. Et surtout, ce modèle de rends pas compte des relations entre les concepts = liens causaux ou explicatifs.

2. Modèle en réseau de Collins et Loftus (1975) : 

images (2).jpg









Organisation non hiérarchisée : Nœuds = concepts ou propriété    Arc non orienté = association. La signification d’un mot est la relation qu’un mot peut contenir entre d’autres mots. Propagation de l’activation : la vitesse de l’activation dépend de la distance sémantique entre 2 concepts.

Résumé : tentative de modélisation des connaissances en mémoire sémantique.
1. Réseaux d’associations hiérarchisées
o      Economie cognitive
o      Ne prends pas en compte l’effet de typicalité ni les relations entre concepts
2. Réseaux d’associations non hiérarchisées
o      Activations diffuse  des concepts
o      Distance sémantique (comparaison de traits entre concept)
o      Evaluations des relations entre concept-propriétés (le chien peut respirer) et les relations inter-concepts (chien et chat).

2. Représentations propositionnelles

La signification d’une situation ou d’un évènement n’est pas uniquement véhiculée par des mots isolés. Elle est généralement transmise par des phrases, du texte ou des ouvrages = Les propositions.
Une proposition est la plus petite unité de la signification, représentant les relations entre concepts et dont il est possible de dire qu’elle est vraie ou fausse.
Proposition = prédicat (argument) :
-        Prédicat : expression d’une action (verbes, adverbes) ou d’une propriété de l’argument (adjective)
-        Argument : individu /fait du monde
Hypothèse cognitiviste :
 Les représentations sémantiques sont dotés d’une structure quasi-linguistique : le Mentalais (Fodor,1981) =
-         structure indépendante de toutes langues particulières.
-        Grammaire universelle innée (Noam Chomsky)
Toutes les langues connues ont une structure prédicative. On ne peut pas dire qu’on a commencé à comprendre quoi que ce soit si l’ont n’a pas construit une proposition.
Analyse propositionnelle prédictive (Dehnière, 1984) :
Cette analyse du rôle sémantique (grammaire) permet d’étiqueter les statuts des concepts dans une représentation propositionnelle. Elle permet de fournir une représentation d’un ensemble d’information sur l’agencement et les liens entre ces représentations.
La récupération de l’information c’est la propagation de l’activation diffusante. Les items stockés dans un même réseau propositionnel ont un effet de facilitation entre eux plus important que celles stockées dans des réseaux propositionnels différents.

                              3) Représentations schématiques

Un schéma (ou scénario) est une unité de représentation à grande échelle des connaissances stockées en mémoire relative à des objets, des concepts,  ou des évènements (évènement qui s’enchainent dans un ordre canonique)Ex. : scène / épisode telle que restaurant, supermarché, fête d’anniversaire…
Hypercatégories cognitives (Rumelhart & Norma, 1978)
Rumelhart & Normal (1978) : hyper-catégorie cognitive, unités organisatrices d’un niveau supérieur à celui de la proposition
Bartlett (1932) : première étude expérimentale du rôle des schémas et mémoire.
Les scripts :
-        Schémas évènementiels stéréotypés : Représentation des informations sémantiques et épisodiques, sous la forme d’une structure général (invariante) de reconnaissance relative à un épisode qui guide la compréhension et la mémorisation (Schank et Abelson,  1977). C’est une représentation mentale de ce qui devrait se passer dans une situation particulière.
Exemple : script = restaurant, schéma = entrer, commander, manger…(action abstraite), Action = demander le menu, lire le menu, choisir un plat…
-        Schémas d’action : l’action à 2 composantes : déclarative (car elle exprime un changement d’état = résultat) et procédurale (car elle décrit un processus = déroulement et mode de réalisation).
Les pré-requis :  ce sont les condition nécessaire à l’exécution de l’action. Ils permettent de rendre le schéma constant et ils permettent de faire des inférences.
Les caractéristiques des schémas :
1- Ce sont des blocs de connaissances qui constituent des unités insécables et récupérées en mémoire comme telle (Anderson,  1980) et autonome par rapport aux autres connaissances.
2- Ils sont construit avec des objets, des concepts, des actions et des relations ou encore des schémas généraux = MOP (Memory Organization Packet) (Schank, 1982).
3- Ce sont des structures générales et abstraites qui s’appliquent à différentes situations concrètes. Elles possèdent des variables (places libres) qui sont destinées à être remplies par des éléments spécifiques de la situation qui sera représenté par le schéma.
ð     Si valeur absente, assignation par défaut.
Les schémas permettent un traitement plus rapide et efficace des informations dans des environnements conceptuellement riches.
Les scripts fournissent un cadre interprétatif des situations dans lesquelles les expériences nouvelles peuvent être comprise et vécue sans stress
ð     Si incohérence des évènements, alors recherche d’information

Validité psychologique, diapo 66.
Les limites de la notion de schéma :
-        Trop spécifique et alors aucune généralisation est possible
-        Nécessité d’envisager des systèmes d’organisations des représentations en mémoire flexible et adaptable.

4. Les représentations imagées

A la fin des années 60, on découvre un moyen d’aborder l’imagerie mentale par méthode comportementale. On met en évidence des différences entre traitement basées sur les représentations verbales et les représentations imagées.

Expériences sur Diapo 69, 70, 71.

Les cartes mentales : 

Tolman fait une étude sur  les rats de la construction de cartes mentales de l’environnement.
Comment passe-t-on d’une représentation verbale d’un trajet à une représentation spatiale ?
Thorndyke & Hayes-Roth (1978) => la construction d’une carte mentale complète nécessite beaucoup de temps (10ans).
La composante motrice de l’image mentale :
Système neurone Miroir humain : (Rizzolattie & al., 1990)
Observation d’objet liés à la manipulation = exécution de l’action (Fadiga et al., 2000)
Imaginer un mouvement manuel c’est exécuter le mouvement. Observé l’objet lié à la manipulation c’est exécuter l’action. (Fadiga & al., 2000).
Imaginer un verbe d’action lié à 1 objet c’est percevoir l’action réalisé avec l’objet (Grézes & al., 2002).
Pour Richard (1990), une image mentale retient un certain nombre de données perceptives mais pas toutes.
Codes imagés :
-        Il conserve  les formes des objets, leur position relatives et dans certaines conditions, la distance
-        Il est lié aux caractéristiques spatiales et non à une modalité perceptive  déterminé
-        Il a une composante motrice (couplage perception/action)
-        Il n’est pas décomposable en parties

ð     Les représentations imagées sont construites pour les besoins  de la tâche et relèvent de la mémoire opérationnelle et non de la mémoire à long terme.
ð     Les cartes mentales sont des formes de représentations stables stockées en MLT mais leur récupération en mémoire demeure coûteuse.
En résumé :
Les activités mentales construisent des représentations. Nous avons étudié les 4 formes de représentation utilisées psychologie cognitive :
-        Représentation en réseaux sémantiques
-        Représentation propositionnelles
-        Représentations schématiques
-        Représentations imagées

2. La particularisation de schéma

Selon J-F. Richards, comprendre c’est particulariser un schéma, c'est-à-dire :
-        Faire appel aux connaissances générales
-        Consiste à sélectionner un schéma
-        Et à remplacer les variables du schéma par des informations spécifiques fournies par la situation
-        Résultat = schéma particularisé

1) Les fonctions du schéma

·      Interprétation des éléments de la situation = affecter une place dans le schéma
Exemple : « il prit rdv chez le médecin. A l’heure dite, il se présenta. Une fille le fit entrer : il y avait 3 personnes assises qui lisaient des illustrés » Richard, p.111.
Affectation de place au schéma « visite professionnelle » :
o     Jeune fille = la secrétaire
o     3 personnes assises = clients
o     Illustrés = mise à disposition des clients
Inférence sur les informations manquantes :
o     Salle = salle d’attente.

·      Intégration d’éléments dans une signification plus générale qui les résume (inférence)
Exemple : Claude est allé à la gare, il a acheté un billet et il a consulté les horaires des trains pour Paris
Résume = Claude veut se rendre à Paris

               2) Le fonctionnement des schémas

o      La sélection des schémas
-        A partir de nom (terme) qui leur sert d’étiquette
-        A partir de son contenu : particulier (= scènes et actions) ou général (= script)
Expérience diapo 8 &9/ 52 (compréhension)

Tâche de reconnaissance : dire si l’énoncé était présent ou non dans le texte.
Tâche de jugement : les participants devaient juger de la certitude de leur réponse sur une échelle en 7 points.

Résultats :
Effet de fausse impression = lorsqu’une information particulière (action) était dans el texte, les sujets reconnaissent avoir lu les énoncés résumant la scène et le script, alors qu’ils étaient absent.
En revanche, la présence ou absence des énoncés résumant scène et script ne génèrent pas d’effet de fausse impression pour les actions particulières.


o      L’accès aux informations du schéma et leur intégration dans la représentation

Expérience : Bower, Black et Turner (1979) :

Tâche de mémorisation d’action familière aux schémas (aller au restaurant…)
ð     Variation du nombre d’actions étrangères aux schémas
Résultats : l’augmentation du nombre d’actions étrangères fait augmenter le temps de reconnaissance des sujets.

Conclusion :

La conviction d’avoir lu une information (script & scène) absente dans el texte mais faisant partie du schéma signifie qu’elle a été intégrée à la représentation.
L’impression d’avoir lu une action n’est pas renforcée par la lecture d’énoncé résumant la scène et un script, or les actions qui font partie du déroulement de la scène peuvent être inférés si nécessaire.
= Activation simultanée de bloc de connaissances (schémas) et intégration des informations dans la représentation.

3. Construction de structure conceptuelle

               1) La découverte de relations

La particularisation de schéma permet-elle d’interpréter les réseaux propositionnels comportant plusieurs propositions (hiérarchisées) ?

Exemple : Norman & Rumelhart (1975) : David était à Pittsburg de juin à juillet 1973. Il vint à Pittsburg en avion de San Diego. En vue de ce voyage, il se procura une valise.
ð     Pour comprendre les 3 énoncés, il faut créer des relations entre les différentes dimensions : spatiale, temporelle, protagoniste, intentionnelle, causale ;

Texte = compliqué et long ; But du lecteur = construction de la cohérence ; Cohérence = ensemble des informations reliées en MCT ; MCT ) 7 (+/- 2) chiffres ou 3 à 4 propositions.

Compréhension = processus d’incrémentation. Construction progressive d’un réseau propositionnel qui devient de plus en plus complexe.
Compréhension du texte : un texte est caractérisé par une structure d’ensemble (= grammaire de récit).

La grammaire de récit :
-        Les personnages, le lieu, le temps et les circonstances
-        Le thème relatif aux buts + évènement qui fondent ce but
-        Episodes (sous-buts et action)
-        Résultats : atteinte ou non du but initial

Bartlett (1932) : Hypothèse = trame générale stockée en mémoire
-        Tâche : lecture de texte, rappel intervalle de 15minute – plusieurs mois
-        Les sujets oublient des informations de la surface du texte mais retiennent la structure générale du récit.
  
2) Le modèle de Kintsch & Van dijk (1978) :

ð     La compréhension de l’interprétation du texte :

1- la compréhension relève d’un calcule propositionnel : premier codage = traduction en notation propositionnelle = niveau lexico-prédicatif.

2 – Le traitement se fait par cycle (3-4 propositions) : a l’intérieur du cycle, il y a construction d’un graphe de cohérence du texte = niveau de la microstructure : relation entre proposition sur la base de partage d’arguments.

3- Sélection de propositions :
 A la fin de chaque cycle, seules les propositions les plus importantes sont conservées en mémoire de travail (MT) pour être intégrées dans la base propositionnelle du cycle suivant.
C’est le partage des arguments entre propositions et cycle que va se former la cohérence (facilite la lecture).
Plus une proposition est présente dans de nombreux cycle, plus elle aura de chance pour être retenu en MCT.

ð     Construction de la macrostructure :









 
Macrostructure
Liaison entre les différentes séries de proposition



 
Microstructure
Liaison entre les propositions sur la base de partage d’arguments



 
Lexico-prédicatif
Unités lexicales + syntaxe


La construction de la macrostructure, c’est une opération de condensation et d’évaluation de la pertinence. La condensation permet le traitement et le maintien d’une quantité d’information raisonnable en MCT.

·      Règles de condensation
-        La suppression des propositions inutiles à l’interprétation d’une autre proposition.
-        La généralisation d’un ensemble de proposition en une proposition globale
-        La construction d’une nouvelle proposition dénotant un fait globale dont les propositions sont des conditions ou des conséquences habituelles.

Toutes les informations ne sont pas conservées. Les informations sont sélectionnées et condensée. Ce qui est conservée est un résumé de ce qui est pertinent.
Les schémas du haut niveau (connaissance du lecteur) jouent un rôle capital dans l’extraction de l’information pertinente.
ð     Si le mécanisme associatif n’est pas automatique, alors il y a inférence.

Questions :
-        Est-ce que la construction d’une macrostructure (informations dérivées du texte) suffit pour comprendre un texte ?
-        Comprendre, est-ce juste un calcule propositionnel des éléments de la base du texte ?
-        Quelle est le rôle des connaissances du lecteur dans la compréhension ?

Expérience de Brensford & al., 1972 (diapo 31).

La question n’est plus de savoir comment le lecteur comprend le texte mais comment ils parvient à construire une représentation mentale cohérente dans une situation données.

4. Construction de représentation particularisée de situation

Une représentation particularisée de situation est :
-        Un modèle de situation (Van dijk & Kintsch , 1983)
-        Une construction d’une situation spécifique particularisée dans ses moindres détails à partir des informations fournies par la situation
-        Modèle hybrides : composante imagée + propositionnelle.
Une représentation particularisée de situation a comme fonction :
-        La prise en compte de la variabilité de conditions de compréhension
-        Sert de base référentielle à la construction des inférences.


1) le modèle de Van Dijk & Kintsch (1983)

Les niveaux de représentations :

N° 1                                                             N°2                                                         N°3
                                                                                                           Si incohérence ?
               SURFACE                                          BASE DE TEXTE                                  MODELE DE SITUATION
               textuelle                                     (recherche de cohérence)


Lexico-prédicatif
Microstructure
Cohérence locale
Macrostructure
Cohérence Globale
Connaissances du lecteur

       Réseau propositionnel constitué d’éléments et de relations                              Détaché du texte
       Qui sont directement dérivé du texte

Modèle de situation :

Représentation cognitives des évènements, des actions, des individus et de la situation générale évoquées par le texte.
Intégration des connaissances du sujet sur la base de texte et de connaissances générales aux situations évoquées et des connaissances du monde (stockées en MLT).
= processus incrémentatif + processus de mise à jour.

Processus de mise à jour :
-        Cohérence locale (microstructure) = connexions entre les informations en cours de traitement et celle du contexte
-        Cohérence globale (macrostructure) = connexions entre les nouvelles informations qui sont distants dans le texte et les éléments pertinents
Le modèle de situation permet de concevoir la compréhension comme une structure de connaissances flexibles et non comme une structure rigides de cadre, de schémas ou des scripts.

               2) Le rôle des connaissances antérieurs et du contexte

Expérience d’Anderson (diapo 40) :
2 textes (A et B) sont présentés à 2 groupes (G1 et G2).
A : un homme sui cour et un autre qui veut le rattraper
               A1 : prisonnier qui s’évade
               A2 : sport de lutte

B : amis qui jouent entre eux
               B1 : partie de carte entre amis
               B2 : répétition d’un ensemble musical

Groupe 1 : étudiants en musique
Groupe 2 : étudiants en sport de lutte

Question 1 : interprétation du texte
Question 2 : épreuve de rappel (base de texte)

Résultats :
Question 1 : A2 = 54% (G2) et 28% (G1)
                       B2 = 29% (G2) et 71% (G1)
Question 2 : ajout d’informations en rapport à l’interprétation des sujets


Résumé:

Pour comprendre un texte, le lecteur doit se construire un modèle de situation qui fait le lien entre les éléments du texte + connaissances antérieures pertinentes.

Phase de construction :
-        Les propositions de la base de texte sont formées
-        Sélection des propositions (proches du réseau de connaissances)
-        Production d’inférences (locale//globale) = liaison entre les propositions

Phase d’intégration : organisation de la représentation mentale sous l’action d’un processus de satisfaction de contrainte (Kintsh, 1988, 1998)

Mécanisme d’activation : Résonance avec les connaissances du sujets = renforcement des informations cohérentes et compatible au contexte.

Processus de satisfaction de contraintes :
Chaque traitement ajoute un élément = diffusion de l’activation = construction de réseau de propositions en nœuds
Les constructions inappropriées (non pertinentes) sont rapidement désactivées (inhibition) = stabilisation avec arrêt de l’activation
Les nœuds qui ont plus de relations sont plus renforcés. Les nœuds qui ont peu de connexions avec relations sont supprimés.

3) Caractéristiques d’une représentation particularisée de situation 

-        Se construit sur la base d’une représentation propositionnelle (niveau de compréhension + profond que le niveau de surface)
-        Nécessite des inférences qui ne sont pas automatiques
-        Utilise des représentations imagées (conservations des relations spatiales qui fixent un cadre et permet la production d’inférence de manière très économique)

5. Les inférences

Inférences = identifier les relations causales entre évènements :
-        Inférences logiques VS interprétatives
-        Inférences automatiques VS contrôlés (Mc Koon et Ratcliff, 1992) :
-        Inférences « retour » et « anticipatrices » (Van De Broek, 1990) :
o      Inférences de retour :
§       Inférence de liaison
§       Inférences de rétablissement (information disponible dans la MCT)
§       Les élaborations retour (appel aux connaissances du lecteur pour établir la connectivité causale)
o      Inférences anticipatrices : attente du sujet sur la suite du déroulement des évènements
§       Les prédictions : anticipation sur les suites probables
§       Les anticipations causales : portent sur les évènements non expliqués

Les conditions de déclanchement d’inférence :
-        La disponibilité de l’information en MCT (Obrien, Schank, Meyers et Rayner, 1988)
-        La proximité des informations dans le texte (Hayes, Roth, Thorndyke, 1979)
-        La saillance et la pertinence des informations (Morow, Brower et Greenspan, 1988)

Chapitre 3 : la résolution de problème

Qu’est-ce qui peut faire qu’un problème est un problème ?

La stratégie est complexe. Un problème mal défini, dont les bases ne sont pas bien définies, on ne comprend pas, donc on pense que c’est un problème, mais ce n’en est pas forcément un.
Lorsque le problème est identifié, on met toute notre énergie à le résoudre.

ð     Euristique : mettre en place des stratégies pour résoudre le problème



-        Processus de construction de l’interprétation :
Problème identifié, stratégie => on extrait la méthode pour l’appliquer à un problème isomorphe.

-        Acquisition de connaissances et de savoir faire :
Modèle de représentation de connaissances, un « mode d’emploi » des représentations mentales.


Les concepts logiques : 

Raisonnement déductif                                                                     Raisonnement incertain


propositionnel                    prédicatif                                        inductif                abductif              par analogie

·       Logique formelle : Qui part des faits /prémisses (= élément qui va rentrer dans le raisonnement) et le tout amène à une conclusion.
Faire la différence entre validité et vérité. En logique formelle, on ne se pose pas la question de la vérité, sur le contenu du problème, mais sur la construction des prémisses, la construction des faits. On ne veut pas savoir si l’énoncé est vrai ou fait, mais si il est valide ou pas.
Si je sais que A est vrai et que B est vrai, donc la conclusion est vrai (exemple : Tous les jardiniers aiment les fleurs, José est jardinier, donc José aime les fleurs).
Table de vérité
A
B
A et B
V
V
F
F

V
F
V
F

V
F
F
V

·       Logique propositionnelle : on travaille sur les connecteurs entre les propositions. On vérifie la vérifonctionnalité d’une proposition, la validité du raisonnement.
On connait 10 connecteurs possibles, mais on en utilise que quelques uns :

V
Ou « disjonctif »
VV
Ou « exclusif »
et
equivalence
non
Implication (conclusion àentraine)
ᴲ / ᴲ’
Il existe / il existe au moins un
V
Quelque soit

Processus de catachrèse (regarder sur internet)

Tableau de vérité du VV :

A
B
A VV B
V
V
F
F

V
F
V
F
F
V
V
F



Tableau de vérité du V :

A
B
A V B
V
V
F
F
V
F
V
F
V
V
V
F


Le contient une notion de causalité :

Tableau de vérité du  :

A
B
A ᴧ  B
V
V
F
F
V
F
V
F
V
F
V
V
Tableau de vérité de l’équivalence :
A
B
A  ≡  B
V
V
F
F
V
F
V
F
V
F
F
V


Ces connecteurs peuvent être associé entre eux => calcul propositionnel

Résultats possibles :
-        On obtient quelque chose qui est toujours vrai => calcul = A implique A (= tautologie)
-        On obtient après une suite de prémisses : A = B
-        On obtient quelque chose qui est toujours faux => une contradiction
-        On obtient quelque chose à la fois vrai et faux => contingence

A et B sont des propositions : 2 exemples de logique :

o      Modus ponens : Si p, alors q
ð     J’ai « p » donc j’ai « q »
ð     « Si il pleut (p), je prend mon parapluie(q) » à »Il pleut (p), donc je prends mon parapluie (q) »

o      Modus tollens : Si p alors q => non q donc non p.
ð     « je prends mon parapluie (p) si il pleut (q) » à « il ne pleut pas (non q), je ne prends pas mon parapluie (non p) »

o      Modus tollendo ponens

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