Définition :
la neuropsychologie est un métier au carrefour de 3 autres métiers
qui sont la neurologie, les neurosciences qui apporte un éclairage
sur la cognition normale et la psychiatrie qui apportent un éclairage
sur les troubles neurologiques.
La
neuropsychologie étudie l’humain mais surtout 3 niveaux
particuliers : le comportement de la personne, le cerveau et la
cognition. On replace tout ça dans un contexte environnemental.
Le
neuropsychologue est avant tout un psychologue clinicien. « L’usage
professionnel du titre de psychologue, accompagné ou non d’un
qualificatif, est réservé aux titulaires d’un diplôme,
certificat ou titre sanctionnant une formation universitaire
fondamentale et appliquée de haut niveau en psychologie préparant à
la vie pro et figurant sur une liste fixée par décret en Conseil
d’Etat ou aux titulaires d’un diplôme étranger reconnu
équivalent aux diplômes nationaux exigés. » (Article 44 de
la loi du 25 Juillet 1985)
« le
neuropsychologue doit connaitre toutes les psychopathologie, disposer
d’un entrainement avancé dans l’administration des tests et des
théories auxquelles il se réfère, avoir une grande familiarité
avec les différentes formes et les techniques d’évaluation
psychologique e être capable de comprendre les états émotionnels
de son patient, ses problèmes sociaux et ses problèmes au
quotidien »
Autrement
dit, « la compétence dans l’évaluation
neuropsychologique ne peut être acquise ni au cours d’un été ni
en faisant quelques travaux de sciences neurologiques… »
Sur
le plan statutaire, il n’y a pas de reconnaissance légale du
titre de « Neuropsychologue ». (Masters
professionnels en Neuropsychologie)
La
neuropsychologie est une science pluridisciplinaire
(neurologie, psychologie fondamentale et expérimentale,
neurophysiologie, psychiatrie et neurosciences)
Activité
clinique (fonction clinique) + Examen neuropsychologique (fonction
d’évaluation) + Prise en charge (fonction thérapeutique)
Fonctions
et domaines d’application de la neuropsychologie
- Neurologie
- Education et développement de l’enfant
- Psychiatrie
- Secteur médico-légal
- Rééducation
- Psychoéducation
- Rechercher clinique
Neurologie
- Traumatisme cranio-cérébraux
- Epilepsie
- Tumeurs cérébrales
- Démences (maladie d’Alzheimer, de Parkinson)
- Diagnostic précoce : cela renvoie aux services de consultations mémoires par exemple
- Diagnostic différentiel : dire ce que la personne n’a pas (ex : le neuropsychologue va faire la différence entre un début d’Alzheimer et un début de dépression chez la personne âgée)
- Evaluations péri-opératoires (ex : faire une évaluation avant et après la radiothérapie pour éviter que la radiothérapie fasse plus de mal que de bien aux patients)
Education
et développement de l’enfant
Troubles
du développement
- Autisme
- Dyslexie
- Dyspraxie
- Troubles de l’audition
A
quoi sert le psychologue dans ce type de structure ?
Quelle est sa fonction ?
- Aide au diagnostic
- Détection d’un retard de développement : le neuropsychologue évalue l’enfant en terme de développement
- (Ré)éducation
En
tant que neuropsychologie, lorsque l’on travaille dans un service
avec des enfants, il faut se tenir au courant du développement
neuronal de l’enfant : ces derniers ont une plasticité
cérébrale beaucoup plus grande que les adultes. Ce sont des données
qu’il faut prendre en compte.
Psychiatrie
– en psychiatrie, le neuropsychologue s’attache à faire du
suivi psychologique et à traiter :
- Schizophrénie
- Dépression
- Troubles anxieux
- Se tenir informé des dernières recherches
Secteur
médico-légal
Expertise
neuropsychologique
- Evaluer l’impact d’un traumatisme sur la trajectoire de vie de la personne (vie professionnelle, familiale, etc.) > tracer la trajectoire de la personne = comment elle était avant l’accident + comment elle vit après (problème de concentration, impossibilité d’écouter plusieurs personne parler en même temps etc.)
- Estimer le coût financier et humain en vue d’un dédommagement par la partie responsable
Rééducation
– objectif de la rééducation: favoriser
l’autonomie de la personne. La rééducation a un effet au niveau
neuronal.
- Entraînement des fonctions perturbées (ex : stimuler la mémoire d’une personne qui a des troubles de mémoire)
- Compensation en s’appuyant sur les fonctions préservées (ex : une personne qui n’arrive jamais à se souvenir de ce qu’elle doit faire dans la journée, on lui fait écrire son emploi du temps sur un agenda… On s’adapte à ses capacités)
- Favoriser l’autonomie de la personne
Psychoéducation
– but : une fois que le diagnostic est posé, expliquer
la maladie en patient, lui expliquer les situations dans laquelle il
sera à son avantage, lui éviter des situations dans laquelle il
fera des efforts pour rien.
- Inclus le patient
- Peut inclure la famille, les soignants et/ou d’autres malades : parfois les troubles neurocognitifs sont pris pour la mauvaise volonté. Le rôle du neuropsychologue est d’expliquer ce que l’on peut exiger de la personne en fonction de son profil neuropsychologique.
- Pour mieux comprendre la pathologie et mieux vivre avec : certains malades communiquent entre eux, se donnent des « stratégies » pour ne pas être trop confronté à ces limitations neuropsychologiques
La
Recherche clinique
- Elaboration de tests neuropsychologiques
- Evaluation de l’efficacité des thérapies sur les troubles cognitifs associés à une maladie (psychothérapie, médicaments, chirurgie, radiothérapie, etc.)
Les
lieux d’exercice de la neuropsychologie
- Hôpital
- Consultation mémoire (établissement spécialisé)
- Centre de rééducation fonctionnelle
- Etablissements spécialisés (Instituts Médico-Educatifs…) – ex : voir si le patient est à même de faire ce type de travail
- Clinique ou cabinet privé
Les
collègues du neuropsychologue (la liste n’est pas
exhaustive)
- Médecins (qui va avoir différentes spécialités selon les services) : réadaptation, neurologue, psychiatres (les psychiatres sont davantage présentes dans des services où l’on traite avec des schizophrènes, des dépressifs etc.)
- Orthophonistes : spécialiste du langage (fonction la plus complexe de l’être humain – il y a énormément de subdivisions du langage)
- Orthoptistes
- Ergothérapeutes : évaluent les personnes dans leurs environnements
- Educateurs spécialisés
- Infirmiers : en contact avec les malades en permanence. Il est donc important de leur expliquer ce qu’ils peuvent attendre du patient en fonction de ses capacités.
- Psychomotriciens : représentation du corps – amplitude physique
- Assistants de service social : important pour les procédures de remboursements
Les
clients de neuropsychologue : Maladie
d’Alzheimer
- Démence (terme utilisé pour parler des pathologies neuro-dégénératives) la plus fréquente après 65ans
- Début lent et insidieux caractérisé par des troubles des évènements récents au début jusqu’à ce que la vie entière du patient disparaisse
- Troubles de la mémoire récente + désorientation temporo-spatiale (souvent on commence un bilan en demande au patient « quelle jour on est », « où on est ? », « à quel étage ? »)
- Evaluation sur 8-10 ans (troubles de la mémoire ancienne, langage, habiletés gestuelles, fonctions intellectuelles, troubles de l’humeur, troubles du comportement)
Estimé
à 2,5 millions en 2001. Les structures du cerveau en lien avec ce
que l’on vit tous les jours disparaissent. On oublie les gestes de
la vie quotidienne. Ex : faire ses lacets (des tas de gestes
sont soumis à des éléments de connaissances). Il est important
d’expliquer la maladie aux personnels soignants.
Les
accidents vasculaires cérébraux
- 80% des cas : infarctus cérébral
- 20% des cas : hémorragie cérébrale
- 1ère cause de handicap chez l’adulte
- 2ème cause de démence chez la personne âgée
- Age moyen = 73 ans
- 2/3 personnes conservent des séquelles (hémiplégie, troubles visuels, troubles mnésiques, aphasies)
Les
traumatismes crâniens 1,5 millions de
traumatisés du crâne ou de la moelle épinière dans l’union
européenne en 2001
- Cause la plus fréquente : accident de la route (le cerveau heurte le crâne, du coup les structures avant/ arrière sont compressés. Les axones vont se déplacer temporairement.)
- Age moyen des blessés : 25 ans
- Le cerveau heurte le crâne
- Zone heurtée lésée, gonflée
- Tout le cerveau subit une onde de choc qui modifie temporairement sa structure (déplacement des axones)
- Séquelles physiques (à prendre en compte dans le suivi psychologique)
- Séquelles cognitives
La
sclérose en plaques 230 000 dans l’union
européenne en 2001. C’est une pathologie qui touche la substance
blanche du système nerveux.
- Affection neurologique non traumatique la plus fréquente chez l’adulte jeune
- Début entre 20 et 40 ans
- Troubles cognitifs variables d’intensité légère ou modérée
Maladie
de parkinson 600 000 en 2001
- Troubles moteurs au premier plan (rigidité, tremblements)
- Début autour de 60 ans
- Sévérité des troubles cognitifs est variable (émoussement affectif, dépression)
L’épilepsie
- Frappe enfants et adultes
- Grande hétérogénéité clinique…
Les
tumeurs cérébrales
- A tout âge
- Troubles associés dépendent de la localisation et de l’étendue de la tumeur
Psychologie
du handicap
- Comparaison du l’état actuel avec l’état antérieur à la maladie ou au trauma (sauf si anosognosie : personnes qui n’ont pas connaissance de leur maladie, qui n’ont pas conscience d’être malade même si la maladie est très flagrante)
- Prise de conscience du handicap- Perte d’emploi- Réduction du tissu social et familial- Perte d’autonomie
- Anxiété et dépression à surveiller et à traiter (On explore l’anxiété et la dépression en début de chaque bilan)
Bilan
« type » : La demande
Emane
d’une personne responsable de la prise en charge du patient qui
observe des difficultés cognitives et/ou comportementales (ex :
le médecin traitant, médecin référent dans le milieu
hospitalier, équipe hospitalier)
Bilan
« type » : L’anamnèse – on
commence l’entretien par « l’histoire des troubles »
du patient
- Entretien semi-directif cela permet de savoir par exemple dans le cas de l’enfant ce qu’il aime comme jouets. Cela sera utile durant le bilan.
- On demande et on clarifie les objectifs de l’examen
- On recueille l’histoire des troubles même si le dossier médical les rapporte déjà
- Histoire de la personne (fonctionnement antérieur) cela permet d’avoir des indices concernant le fonctionnement antérieur de la personne, avant qu’elle n’ait ses problèmes. (Quel métier elle exerçait par exemple). Chez les adultes, il faut regarder les éléments de vie de la personne (on pourra en déduire son niveau socio-culturel). C’est important car le niveau socio-culturel est corrélé à des activités mentales plus soutenues. Les personnes ayant un diplôme universitaire sont censées avoir de meilleurs résultats, scores.
- Etat de la personne au moment de l’entretien (anxieuse ? manque de sommeil ?) Le compte-rendu est partagé : « le secret médical est partagé » avec les autres confrères, le personnel médical…
Bilan
« type » : Les tests
- Le but des tests projectifs par exemple est de contrôler les réponses de la personne. Le problème de ces tests est l’interprétation que l’on en fait. Pour les questionnaires, on se réfère à des normes.
- La réponse des participants est très intéressante mais on doit également noter toutes sortes d’indices (est-ce que la personne tremble, hésite, est nerveuse… ? – Les temps de réponses étant chronométrés – la personne est-elle déstabilisée par le chrono ?)
- Aménager une pause si le bilan dure une heure
Bilan
« type » : Rédaction du compte-rendu
- 2-3h de travail (jusqu’à 6h pour les expertises médico-légales) : rédiger un compte-rendu qui peut faire de 2 à 5 pages en fonctions des services
- Synthèse des échecs et des réussites : pour voir où sont les troubles dans le profil psychologique de la personne
- Interprétations : donner notre idée.
- Préconisations
Bilan
« type » : Réunion de synthèse on
fait la synthèse de ce qu’est la personne grâce aux regards
croisés de tous les professionnels – c’est le médecin qui
supervise cette réunion (non exhaustif)
- CR présenté au médecin référent et aux autres professionnels lors d’une réunion synthèse
- Peut durer jusqu’à 2h
- Chaque professionnel rapporte ce qu’il a observé du patient
- Le médecin se fait une représentation cohérente pour en dégager un diagnostic et des prescriptions adaptées
Bilan
« type » : Restitution du bilan au praticien et au
patient
- Le compte-rendu est adressé au prescripteur du bilan
- Le compte-rendu est présenté au patient au cours d’un nouvel entretien
- Possibilité de réécrire un compte-rendu plus cours et sans jargon pour le patient : on explique quelles fonctions ne fonctionne pas correctement dans un langage abordable, on propose des idées de réaménagement etc. Dès le départ on écrit des compte-rendu compréhensibles par tous.
Quelles
compétence doit cumuler un neuropsychologue ?
- Empathie
- Intelligence clinique
- Anglais
- Expression écrite
- Expression orale
- Connaissances en biologie et en neuroanatomie
- +compétences spécifiques à notre population de prédilection
- Finesse dans l’entretien
- Finesse des observations dans l’entretien
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